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Infections chez les patients sous biothérapie : le rôle déterminant de la corticothérapie - 30/11/20

Doi : 10.1016/j.rhum.2020.10.498 
F. Pinheiro , M. Rato, B.M. Fernandes, S. Garcia, S. Ganhão, R. Ferreira, P. Madureira, M. Bernardes, L. Costa
 Rhumatologie, Centro Hospitalar e Universitário de São João, Porto, Portugal 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

On sait peu de choses sur le risque infectieux comparé entre différents bDMARD. Le but de cette étude était d’évaluer l’incidence et le type d’infections chez les patients sous bDMARD, d’étudier un éventuel différentiel de risque d’infection sévère entre les bDMARD et de déterminer les prédicteurs.

Patients et méthodes

Étude rétrospective monocentrique qui a inclus tous les patients enregistrés dans la base de données nationale avec polyarthrite rhumatoïde (PR), rhumatisme psoriasique (RP) et spondylarthrite (SpA), avec au moins un rapport d’infection sous bDMARD comme événement indésirable jusqu’en août 2019. L’infection était considérée comme grave chaque fois qu’elle motivait une hospitalisation. Au moment de l’infection, des données démographiques et cliniques ont été collectées pour effectuer des comparaisons entre différents groupes de bDMARD. Une analyse de régression logistique a été utilisée pour évaluer les prédicteurs d’une infection grave.

Résultats

Cent vingt et une infections ont été incluses, dont 98 (81,0 %) étaient des femmes, avec un âge moyen de 55,1±13,5 ans [88 (72,7 %) chez les patients atteints de PR, 20 (16,5 %) avec SpA et 13 (10,7 %) avec RP]. Au moment de l’infection, 84 (67,7 %) patients étaient sous glucocorticoïdes, avec une dose médiane d’équivalents de prednisolone de 5 (5–7,5) mg/jour. En ce qui concerne les bDMARD, 28 (23,1 %) ont réalisé de l’étanercept, 26 (21,5 %) du rituximab (RTX), 23 (19,0 %) de l’adalimumab (ADA), 17 (14,0 %) du tocilizumab (TCZ), 13 (10,7 %) golimumab, 10 (8,3 %) infliximab, 3 (2,3 %) certolizumab et 1 (0,8 %) abatacept. Dans 52 cas (43,0 %), l’infection était considérée comme grave.

Il y avait une association significative entre l’utilisation actuelle de glucocorticoïdes et l’émergence d’infections graves (p<0,001), avec un effet dose-dépendant clair (p=0,006). L’exposition aux glucocorticoïdes était plus élevée chez les patients sous TCZ (p=0,017) et RTX (p=0,004), tandis que pour ceux sous TCZ, le la dose médiane était supérieure à celle des bDMARD restants (p=0,003). Fait intéressant, après l’infection, la fréquence de changement était plus élevée chez les patients sous TCZ que chez les autres bDMARD (47,1 % vs 12,5 %, p=0,002). Être fumeur était associé à un odds ratio (OR) de 27,66 pour avoir une infection sévère (IC à 95 % : 2,76–277,09), la présence d’une pathologie pulmonaire avec un OR de 19,36 (IC à 95 % : 1,70–220,98) et l’utilisation actuelle de glucocorticoïdes à un OR de 443,59 (13,09–15031,23). En ajustant ces facteurs, il a été constaté qu’aucun bDMARD particulier n’était associé à la survenue d’infections graves, avec l’ADA (OR : 0,01 ; IC à 95 % : 0,01–0,34) et le TCZ (OR : 0,04 ; IC à 95 % : 0,01–0,84) conféraient moins de risque d’infection grave. Le diabète sucré, la maladie sous-jacente, l’âge au moment de l’infection et le diagnostic, la durée de la maladie et le traitement par bDMARD n’étaient pas associés à une infection grave.

Conclusion

Le risque d’infection sévère semble être déterminé principalement par une corticothérapie concomitante, de manière dose-dépendante, sans différence selon le bDMARD prescrit. Ainsi, afin de diminuer le risque infectieux chez les patients sous bDMARD, les auteurs soulignent l’importance d’utiliser la dose la plus faible possible de glucocorticoïdes et, dans la mesure du possible, de les interrompre.

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Vol 87 - N° S1

P. A275 - décembre 2020 Retour au numéro
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